Retrouver du crédit et de la stabilité

S’il n’en reste qu’un...

Alors que se profilait le spectre de la faillite, Jean-Louis d’Acchille a accepté de poursuivre l’aventure à la barre du bateau louviérois, à la demande de son président.

Avec la gentillesse et la ténacité qui le caractérisent, il entend rendre à ses anciennes couleurs leur crédibilité perdue. Jean-Louis, il n’y a pourtant que 24 heures dans une journée.

Comment vous y prenez-vous pour concilier les jobs d’entraîneur et de directeur sportif?

Il n’y a vraiment pas de quoi crier au loup! La RAAL fonctionne actuellement, c’est vrai, sans manager. Question transferts, j’ai bénéficié de ce que Fred (Ndlr: Tilmant) avait réalisé avant la renonciation de M. Della Libera.

Pour Van Buyten, Boussoufa, Zedazi et Magro, j’ai fait jouer des relations. Pour le reste, j’ai été contraint de parer au plus pressé. En ce qui concerne les conditions de travail (matériel, terrain), on me donne ce dont j’ai besoin. M. Gaone me met vraiment dans de bonnes conditions.

À ce propos, contrairement à la saison dernière, votre président semble s’impliquer nettement plus dans les contacts avec le groupe. 

C’est vrai. En un mois de préparation, je l’ai vu plus au stade qu’en un an. Une métamorphose. J’ai retrouvé le président de l’époque où j’étais joueur. Il est derrière le groupe, il le chouchoute, il s’intéresse à tout. Samedi dernier, à Lille, en Coupe, il est venu dans le vestiaire à la fin du match et nous avons communié à la victoire tous ensemble. Psychologiquement, il semble comme libéré d’un poids. Dans ses attentions, M. Gaone peut compter sur Benito Sita dont j’attends cependant un soutien plus affirmé.

C’est comme si une partie de l’ancien comité avait été remise sur pied. Je mettrai aussi en exergue le formidable travail abattu dans l’ombre par Marie-Ghislaine Maes, toujours disponible, au secrétariat. Il n’y a pas que M. Gaone qui paraît plus détendu. Il règne dans le noyau une ambiance matinée à la fois de concentration et de convivialité sur le terrain et dans les vestiaires.

C’est le jour et la nuit par rapport à la saison dernière à la même époque. Une fois rassurés sur la pérennité du club, comme un seul bloc, les joueurs sont partis au charbon, dans la bonne humeur et avec le souci de bien faire. Un exemple: lors des entraînements, les buvettes sont fermées. De leur propre initiative, les joueurs se sont constitué un stock de boissons, ce qui permet de prolonger la sortie de la douche en buvant un verre, en discutant et en tapant le carton. C’est un signe qui ne trompe pas. Il y a un an, le noyau avait dû être monté dans la hâte, dans le climat morose qui avait suivi la double culbute de Division 1 en Division 3.

Revenons quelques semaines en arrière. Dans quelles conditions aviez-vous été amené à prolonger votre mandat?

Après le départ de Laurent Della Libera, j’ai bien cru que tout était fini. Franchement, pendant deux jours, je me suis vu accompagner mon fils Arnaud dans ses déplacements avec l’Olympic. Une page se tournait. C’est un coup de fil de M. Gaone qui est venu me tirer de ma déception et ma tristesse, suivi de conversations avec Benito et Bruno Sita, qui me demandaient de rester au poste. C’est comme ça que les affaires ont repris...

Vous n’avez pas trop réfléchi.

Attention, je voulais certaines garanties, avant tout la poursuite des activités du club au moins jusqu’au terme de la saison; sportivement et financièrement. Et mon instinct de Loup et la perspective d’entraîner en Division 3 ont fait le reste. Ensuite, comme vous l’avez déjà précisé, il a fallu rendre confiance au groupe qui s’était engagé sous la houlette de Frédéric Tilmant. De ces joueurs, seul Kevin De Broyer, par ailleurs d’une grande correction, nous a quittés. Financièrement, M. Gaone ne savait pas s’aligner sur ce qui avait été proposé à l’occasion de précédentes discussions.

Quels objectifs vous êtes-vous donné pour la saison?

Rétablir la crédibilité du club en le stabilisant. Sur le plan sportif, cela passe par l’accession rapide au maintien. Mentalement, mes leitmotivs sont positiver et prendre du plaisir sur le terrain. La RAAL doit redevenir ce club qui attire l’attention, qui est courtisé par les médias, en fonction de ses bons résultats.

Texte : Emmanuel Demolder

Photos : Nico GB (Houdeng-RAAL)